Pourquoi j'aime Gbagbo

Publié le par Mahalia Nteby

Une Camerounaise fustige l'acharnement et la manipulation de la France sur la question ivoirienne.

Telle une pirogue perdue au milieu d’un océan en furie, l’Afrique, en déliquescence, est en butte à tant de maux que les mots ne suffisent plus pour en décrire l’indigence…Hier, un homme que j'estime énormément m’a demandé pourquoi j’admire tant Laurent Gbagbo. Cela me semblait tellement évident que j’ai eu quelques difficultés à synthétiser mes pensées pour les coucher sur papier. Laurent Gbagbo est un génocidaire ! Laurent Gbagbo persécute Ouattara et les musulmans ! Laurent Gbagbo est un menteur, il ne respecte pas les Accords de Marcoussis ! Laurent Gbagbo a donné l’ordre de bombarder les cantonnements français ! Laurent Gbagbo doit quitter le pouvoir ! Laurent Gbagbo est un intégriste anti-français ! Que n’a-t-on pas entendu sur les ondes de Rfi, que n’a-t-on pas lu dans Le Monde, AFP ou Libération ? Laurent Gbagbo, réincarnation de Faust ? Que nenni ! Analyse d’une propagande et d’un amalgame.

Scoop au JT de 20 heures sur France 2 : Côte d’Ivoire, plus de 520 manifestants anti-Gbagbo tués à Abidjan par les partisans du chef de l’Etat. Quand on sait que ladite manifestation n’a pas rassemblé plus de 50 personnes, dont les 4/5 sont rentrés chez eux en bonne santé et juste un peu furieux contre leurs commanditaires qui les avaient honteusement laissés choir, on pourrait presque rire du ridicule des informations colportées, n’en étaient les répercussions dramatiques. La France, adoubée experte dans l’art du génocide par sa participation active à la tragédie rwandaise, essaie de salir la réputation d’un homme réputé indocile qui, par son refus de se laisser instrumentaliser par les colonisateurs de l’Hexagone, est devenu ingérable. Quoi de plus facile que d’émettre des accusations sans en apporter les preuves ? L’effet néfaste d’une telle accusation est immédiat et le temps que l’on se rende compte que c’était de l’intoxication, tout aura été oublié.

C’est les avantages du fast food médiatique. On stigmatise l’élan patriote des populations ivoiriennes, que l’on avait occulté et qui prend au dépourvu tous les cerveaux conspirateurs à l’œuvre. 800 000 personnes rassemblées au cœur d’Abidjan pour réclamer le départ des soldats français et scander leur refus des manipulations ouattaro-chiraquiennes, ce n’était pas prévu, et ça fait mal quand ça passe sur CNN et Euronews. Alors, on crée des accroches percutantes pour détourner l’attention : "Les escadrons de la mort sèment la panique à Abidjan". On tue un proche du Rdr ? Les escadrons de la mort. On ne sait pas qui ils sont, on ne sait pas d’où ils viennent, mais bizarrement, on sait de façon absolue que c’est des proches de Simone Gbagbo. Pourquoi tant de mystères ? Pourquoi ne pas donner les noms de ces personnes ? Le flou artistique que l’on injecte est tellement plus pratique, puisqu’il permet distorsions et contrevérités. Et surtout, ce serait très embêtant d’avoir à reconnaître que ces gens n’existent pas.

On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Ceux qui ont amené la guerre en Côte d’Ivoire essaient de se poser en victimes, maintenant que leur plan a échoué. Mais quand la ficelle est trop grosse, ça ne fonctionne pas. On peut tuer des hommes, mais un pays ne meurt jamais. Gbagbo a certainement beaucoup de défauts (...) Mais ce n’est ni un voleur, ni un assassin. Et à ce jour, personne, même les plus virulents de ses détracteurs, n’a pu prouver le contraire. On ne juge pas quelqu’un sur des insinuations, mais sur des faits établis.

Alassane Dramane Ouattara n’aime pas la Côte d’Ivoire. Son parcours le prouve. C’est un "serial loser", tellement obnubilé par l’idée de diriger le fleuron ivoirien, qu’il est prêt à tout pour parvenir à ses fins (...) Jamais quelqu’un n’aura autant porté préjudice à la Côte d’Ivoire que Ouattara. Profitant du rêve panafricaniste bâclé d’Houphouët Boigny, il a obtenu la nationalité ivoirienne, bien plus glamour que l’identité voltaïque dont il jouissait jusque-là. Henri Konan Bédié, qui brillera par son incompétence jusqu’à ce qu’il soit renversé par le général Guéi, et avec qui Ouattara se disputa la succession politique d’Houphouët, créa alors le concept d’ivoirité, pensant pouvoir ainsi se débarrasser d’un adversaire politique trop gourmand. Seulement, le très peu courageux Bédié n’osa pas aller jusqu’au bout du processus initié par ses soins, un peu comme Bush père qui ne se débarrassera pas de Saddam Hussein alors qu’il en avait les moyens et l’occasion.

Ouattara, qui est certainement l’un des aspirants à la charge suprême ayant passé le moins de temps dans le pays qu’il convoite, occupé qu’il est à se carapater dans ses confortables logements en France dès qu’une petite étincelle s’allume en Côte d’Ivoire, décide alors de tout mettre en œuvre pour conquérir le pouvoir auquel aspire son ego hypertrophié. Il n’hésite pas à financer le putsch qui verra l’avènement du général Guéi en Père Noël. Seulement voilà, il n’est pas le seul à vouloir se délecter des enchantements conférés par le fauteuil présidentiel ivoirien. Ayant goûté à la douceur du calice, Guéi, soudainement frappé par une forme élitiste d’Alzheimer, se désolidarise de son mentor et revendique le pouvoir pour lui-même. Il n’est en effet plus question de laisser la place à M. Ouattara, comme cela avait été prévu lors de secrètes conspirations dans les quartiers chics de Paris.

Reprenant à son compte le concept de préférence nationale tropicalisée de Konan Bédié, le général-président organise un référendum relatif à la généalogie nécessaire pour prétendre à la magistrature suprême. N’est-il pas savoureux de se rappeler qu’Alassane Dramane Ouattara, en homme libre, mature et responsable, a lui-même appelé haut et fort ses partisans à voter "oui" à ladite modification de la Constitution, qui le disqualifiait d’office et qu’il conteste aujourd’hui à cor et à cri ? Hélas pour Guéi, ses tentatives de fraude électorale se solderont par l’échec que l’on sait et Laurent Gbagbo est élu.

Pour Ouattara, c’est la bérézina. Gbagbo, opposant historique d’Houphouët Boigny, qui n’a jamais transigé avec ses idéaux, est une option qu’il n’avait pas sérieusement envisagée et une personne qu’il ne pourra pas manipuler. Gbagbo élu au suffrage universel, porté par le peuple, c’est le renvoi aux calendes grecques de toutes les ambitions personnelles qui le dévorent. Alors il va falloir se faire plus inventif que jamais.

Un bouleversement de la démographie électorale s’impose. On réclame la naturalisation de tous les étrangers d’origine burkinabé ou malienne travaillant dans le Nord du pays. Et comme cela ne passe pas, on attise les haines, et l’on répand la peur parmi les naïves populations paysannes et trop souvent illettrées du Septentrion, en agitant le spectre d’une répression massive des musulmans par Laurent Gbagbo, qui durant toute sa carrière politique -et elle est longue- n’a jamais pensé à faire de la discrimination ethnique son cheval de bataille. C’est ainsi qu’est stylisée une pseudo menace de ségrégation religieuse, dont la finalité est de donner le pouvoir à un homme dont l’opportunisme politique va au-delà de considérations citoyennes ou morales. Alassane Dramane Ouattara n’a qu’un Dieu, c’est lui même. Poussé par l’ambition démesurée et mercantile de son épouse juive, Ouattara cherche à assouvir son appétit gargantuesque par tous les moyens, avec les conséquences que l’on sait.

Elève docile et policé des puissances occidentales, bien endoctriné par Bretton Woods, Ouattara est le fantoche qu’il faut à la France. Quand, avec l’appui logistique du machiavélique assassin de Thomas Sankara, dont les volontés expansionnistes n’ont d’égales que la pauvreté du pays qu’il dirige, il se tourne vers le gouvernement français pour lui demander son soutien, il l’obtient aisément. Et c’est ainsi que se mettra en place une implacable machine de déstabilisation et de manipulation politico-militaire épaulée à grands renforts de travestissement médiatique. L’Histoire retiendra l’insuffisance des capacités de Deus es machina de Chirac,Villepin, Ouattara et Compaoré face au volontarisme d’un peuple et au charisme d’un homme, Laurent Gbagbo, qui a su fédéraliser autour de lui les Ivoiriens de tous bords autour de la fierté d’appartenir à une nation digne à la conquête de sa liberté.

Laurent Gbagbo est un menteur. L’accord de Linas Marcoussis ? Les tribunaux du monde entier le diront : un aveu obtenu ou un accord signé sous la contrainte n’a aucune valeur juridique. Jacques Chirac, habitué à une gestion paternaliste de son pré carré africain, n’a pas toléré la fronde du jeune Laurent. Petit galopin, va au piquet ! Comment ça, non ?! Attends voir… Galouzeau va s’occuper de toi. Et maintenant qu’il te tord le bras gauche derrière le dos, vas-tu enfin accepter d’écrire cent fois "je ne contrarierai plus la mainmise de la France sur la Côte d’Ivoire" ? La France pouvait-elle vraiment espérer que cette mascarade serait fructueuse ? Cette France, qui magouille les élections en Polynésie, qui refuse l’indépendance de la Nouvelle Calédonie, qui occupe la Corse, voudrait obliger le président d’un état indépendant et souverain a confié à des excités les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur. Ahurissant ?

Pas tant que cela, quand on sait que le scénario a été écrit par Dominique de Villepin, artisan de la dissolution inopportune pour son camp de l’Assemblée Nationale française, cet homme si élégamment surnommé Néron par Bernadette Chirac, qualifié de "spécialiste des coups tordus" par Arnaud Montebourg et "soupçonné de démence par la classe politique française", selon l’hebdomadaire L’Express en décembre 2002.

Fin politicien, le président Gbagbo a cependant décidé de mettre en œuvre certaines dispositions du document de la honte. N’a-t-il pas accepté le pro rebelle Seydou Diarra comme premier ministre ? Ce même Seydou Diarra qui, à la tête d’une mission d’observateurs africains lors d’une élection présidentielle au Cameroun, a légitimé la victoire de Paul Biya en cautionnant les manipulations électorales du pouvoir en place (...) Laurent Gbagbo n’a-t-il pas fait voter par les députés la loi d’amnistie ? N’a-t-il pas fait entrer Guillaume Soro, Roger Bianchi, Henriette Diabaté et d’autres parrains d’assaillants dans le gouvernement ? Peut-on énumérer quelques actes de bonne volonté posés par les rebelles ? Un seul ? Non.

L’accord d’Accra prévoyait le désarmement des rebelles à partir du 15 octobre 2004. Mais, l’échéance atteinte, il a été déclaré caduc par Guillaume Soro et ses sbires. Comment pouvait-il en être autrement ? Pourquoi un accord initié par des Africains, signé en Afrique, aurait-t-il moins de valeur que le simulacre orchestré par des mangeurs de grenouilles nostalgiques de la Françafrique dans une banlieue parisienne ? Quel est l’avenir d’un Soro dans une Côte d’Ivoire libérée et une rébellion désarmée ? Redevenir porte-parole du mouvement estudiantin ? Il y a peu de chance. Se faire occire par les exaltés qu’il a subsidiairement dirigé et qui contestent son autorité depuis qu’il s’est installé dans des hôtels quatre étoiles à Abidjan, aux frais du gouvernement, alors qu’eux-mêmes galéraient à Bouaké et Vanvoua ?

Le bombardement des cantonnements français ? Laurent Gbagbo n’a jamais donné l’ordre de bombarder les baraquements français. Ce sont les positions rebelles qui ont été visées. Où étaient les neufs soldats tués ? Que faisaient les militaires français dans les bases rebelles ? Pourquoi la France a-t-elle si rapidement rapatriée ses morts, sans laisser les autorités ivoiriennes voir les corps et participer à l’enquête ? Qu’y a-t-il à cacher ? Qui a le plus à gagner de cette situation?

La mort des soldats français ne m’émeut pas. La mort est un des risques inhérents au métier de soldat. Cependant, il est vrai que ça doit leur faire tout drôle d’avoir à compter des cadavres, alors que jusqu’ici, le travail des hommes de Licorne se bornait plutôt à faire la java au Brasero, à braquer des agences de la Bceao et à trousser de très jeunes filles consentantes ou pas en zones rebelles. La mort des soldats français m’émeut. Parce qu’elle a donné aux colons français l’occasion de détruire les moyens de l’armée de l’air ivoirienne. Et que ce faisant, ils ont permis, encore une fois, aux rebelles d’éviter l’assaut final des FANCI et la libération des territoires occupés.

Laurent Gbagbo doit quitter le pouvoir. Fait rarissime en Afrique noire francophone, voilà un président démocratiquement élu au suffrage universel lors d’une élection qu’il n’a pas lui-même organisée, puisque c’est le putschiste Robert Guéi qui était au pouvoir lorsqu’il a gagné les élections. Ce même Guéi qui n’hésitera pas à faire tirer sur les manifestants descendus dans la rue rendre à mains nues la victoire volée au candidat Gbagbo. Il a été élu pour cinq ans. Pourquoi devrait-il quitter le pouvoir avant la fin de son mandat ? Jusqu’à la scission du pays, orchestrée par Ouattara avec l’aval de la Chiraquie et l’appui de son frère burkinabé Blaise Compaoré, le bilan économique de Laurent Gbagbo était resplendissant. La France n’aime pas les frondeurs. Jacques Chirac, cet apôtre de la paix, ce grand ami de l’Afrique, qui soutient ouvertement tous les dictateurs en place, du moment qu’ils lui font allégeance, est indisposé par l’indépendantiste Gbagbo. Evidemment, il détonne un peu dans le bataillon des Omar Bongo Ondimba, auteur du célèbre "chaque Gabonais a deux patries : le Gabon et la France", Gnassimbé Eyadema, Ben Ali, Paul Biya, Sassou Nguesso, François Bozizé et autres vaillants dirigeants du continent à la dérive…

Laurent Gbagbo ravive trop de souvenirs pénibles pour les adeptes de l’Afrique d’avant les factices indépendances politiques des années 60. Il y a trop de similitudes entre le camarade Gbagbo et les pères de l’Union des Populations du Cameroun. On ne veut pas d’un nouvel Um Nyobe, il faut se débarrasser de lui avant qu’il ne draine inexorablement son pays vers la libération du joug économique exercé par l’Occident. Peut-on vraiment laisser prospérer ce chantre de la coopération Sud-Sud ? La France, ténor du mouvement anti-américain contre la guerre économique menée par les Yankees en Irak, fait la même chose en Côte d’Ivoire. Et les mêmes causes produisant les mêmes effets, la grande Nation expérimente elle aussi à ses dépens les délices d’un bourbier sans fond.

La diabolisation de Laurent Gbagbo doit donc commencer. Aidé par certains média africains lamentables, qui reprennent, sans autre analyse, la propagande diffusée dans les média français par le quai d’Orsay, un portrait méphistophélique du combattant Gbagbo est savamment distillé. La crise ivoirienne est l’occasion pour la France de s’essayer à une manipulation médiatique à échelle globale, comme cela avait été si bien effectué antérieurement par les Etats Unis, précurseur en la matière lors de la première guerre du Golf. La démission retentissante de Théophile Kouamouo, rédacteur au journal Le Monde, qui voyait systématiquement ses articles modifiés à Paris pour abonder dans le sens du gouvernement français et non pas dans celui de la vérité, a réussi à réveiller certains observateurs. Mais la crédulité a la vie dure et voilà donc Laurent Gbagbo estampillé dictateur sanguinaire, accusé de toutes les turpitudes. Son crime est d’avoir éveillé la conscience et réveillé la fierté de ses concitoyens. Le président a osé faire savoir aux tuteurs français que s’ils veulent pêcher dans le marigot ivoirien, ils doivent payer le prix qu’il faut pour le poisson qui en sort et non plus se servir gratuitement, comme ils avaient l’habitude de le faire jusqu’à son arrivée au pouvoir.

Alors Laurent Gbagbo doit partir. Mais voilà, non seulement il arrive à s’extirper indemne d’une machination abracadabrantesque, mais il a de plus le mauvais goût de rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui, pour bassement assouvir leurs intérêts personnels, n’ont pas hésité une seconde à plonger le pays dont ils se prétendent ressortissants dans le chaos le plus total. Si tu apprends à quelqu’un à faire du pain, ne t’étonne pas qu’il devienne boulanger, dit un proverbe africain. D’après les scoliastes zélés de la politique ivoirienne, le nègre Gbagbo a juste le droit d’obtempérer aux ordres de Bwana Chirac, mais pas celui de dépasser le maître qui donne sans vergogne des leçons, en dépit du tintamarre assourdissant des casseroles qu’il traîne derrière lui. D’opposant lambda, Gbagbo est devenu chef de parti, et après quelques trébuchements, il a pris toute la stature d’un chef d’Etat très au fait de la stratégie politique. Alors, c’est clair, la France l’a décidé urbi et orbi : Gbagbo doit partir.

Laurent Gbagbo est un intégriste anti-français. Pour le gouvernement français, Laurent Gbagbo est l’homme à abattre. Comment peut-il oser défier la mère patrie ? La Côte d’Ivoire n’est-elle pas une excroissance du territoire français ? Qui est-il pour se permettre d’envoyer valser les donneurs d’ordre hexagonaux ? Ne faut-il pas préserver à tout prix les intérêts géostratégiques français dans ce pays qui dispose d’énormes ressources cacaoyères, gazières et pétrolières? Laurent Gbagbo est dangereux, parce qu’il conteste l’exploitation de son pays par la France. Il récuse l’application sélective des règles démocratiques universelles pour satisfaire aux diktats occidentaux.

Le climat anti-français qui règne en Côte d’Ivoire est uniquement le fait des politiciens français. Ces expatriés qui se massent dans la cour de l’ONUCI peuvent remercier les apprentis alchimistes de la smala Villepin pour la précarité de leur situation et le pillage de leurs biens. La politique de leur gouvernement les a mis en danger. A trop vouloir exacerber la haine ethnique, les Français ont réussi à se mettre dans la ligne de mire. C’est l’éternelle histoire de l’arroseur arrosé.

La Côte d’Ivoire est la boîte de Pandore de Jacques Chirac, ce grand homme, qui traitait encore il n’y a pas si longtemps l’African National Congress de Nelson Mandela de " parti tribal xhosa ". Laurent Gbagbo est mon héros. Il incarne, avec Thabo Mbeki, l’avenir du continent noir. Une Afrique prête non seulement à traverser le désert, mais à s’y implanter durablement, s’il le faut. Une Afrique qui ne transige pas avec les manipulateurs et les agresseurs. Laurent Gbagbo est un symbole. Il est le leader de la deuxième Intifada africaine. Hier, à Douala, dans la rue, j’entendais des jeunes Camerounais parler. Ils évoquaient la situation en Côte d’Ivoire. Uni sono, ils affirmaient qu’ils allaient " casser du français " au Cameroun si l’armée de Chirac touchait au président ivoirien Laurent Gbagbo. Afrique, ta nouvelle guerre de décolonisation a commencé.

Nathalie Yamb in Mutations, 12/11/2004

Publié dans Côte d'Ivoire

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